Texte – Etat des forêts
Un recul de la déforestation mondiale, des efforts insuffisants dans la gestion de la forêt amazonienne et des taux de déforestation alarmants dans certains pays, à l’image de l’Equateur, « mauvais élève » du continent sud-américain. Telles sont les conclusions de « l’Evaluation des ressources forestières mondiales» (FRA 2010) établie par la FAO au printemps 2010 ; étude qui se pose de facto en reflet de l’état de nos forêts. Les forêts du monde – Source : FAO-FRA 2010 « Pour la première fois, nous sommes en mesure de montrer que le taux mondial de déforestation a régressé grâce à des efforts déployés de façon concertée, aussi bien sur le plan local qu’international », présentait Eduardo Rojas, sous-directeur général de la FAO responsable du département des forêts, le 25 mars 2010 à Rome lors de l’exposé des conclusions de « l’Evaluation des ressources forestières mondiales ». Cette étude portait en effet sur 233 pays et territoires sur une période de vingt ans et constitue sans doute le travail le plus exhaustif réalisé jusqu’alors sur ce sujet. A travers l’analyse de 90 variables regroupant des sujets d’étude quantitatifs (étendue des forêts…) mais aussi qualitatifs (conditions, usages et valeurs des forêts), la FAO et ses nombreux partenaires entendent dresser le bilan référence sur ce sujet, proposant des résultats plus pertinents que ceux de 2005 (annexe 1). Finalement regroupée en sept thèmes, cette évaluation sera étoffée à l’horizon 2012 par les résultats de la télédétection. Procédé innovant (annexe 2), ce nouveau système de surveillance de l’état des forêts permettra, combiné aux techniques de collecte plus classiques, des estimations plus fines de la superficie des forêts dans le monde. De meilleures informations pour une meilleure gestion ! Des résultats encourageants, un combat à poursuivre Car si les résultats de FRA 2010 sont plutôt encourageants, il reste beaucoup à faire en termes de gestion des forêts. Selon l’étude, 13 millions d’hectares de forêts ont disparu chaque année de la dernière décennie, déforestation responsable de près de 17 % des émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine. Le taux de déforestation était de 16 millions dans les années 90. De plus, près de 75 pour cent des forêts du monde font aujourd’hui l’objet d’un programme forestier national, c’est-à-dire d’un processus national participatif d’élaboration et d’application de politiques forestières et d’engagements internationaux, selon l’institution. « Les pays ont non seulement amélioré leurs politiques et législations forestières, mais ils ont aussi assigné l'utilisation de forêts aux communautés locales et aux populations autochtones, ainsi qu’à la conservation de la biodiversité et autres fonctions environnementales. », continue le responsable de la FAO pour expliquer cette amélioration. C’est d’ailleurs par ce dernier levier que Latitud Sur entend concourir à endiguer la déforestation dans son champ d’action. Car en Amérique du Sud, l’heure n’est pas à l’autosatisfaction. La forêt amazonienne, première victime de la déforestation mondiale Les résultats du sous-continent américain sont encore à l’échéance 2010 les moins bons de la planète (annexe 3) en termes de perte de superficie. Dans la dernière décennie, 4 millions d’hectares de forêt amazonienne (seul massif forestier significatif sur le continent) disparaissaient chaque année (chiffre à relativiser face aux caractéristiques propre à la forêt amazonienne). Tous les pays du continent ne sont pas à loger à la même enseigne. Ainsi, malgré des difficultés toujours prégnantes, le Brésil (13% de la surface forestière mondiale) semble réagir devant l’ampleur de la tâche qui l’habite : le pays a vu disparaître en moyenne 2,6 millions d'hectares de forêts par an durant les dix dernières années, contre 2,9 millions d'hectares par an dans les années 90. De plus, Il a destiné plus du cinquième de sa superficie forestière à la protection de la culture et du mode de vie des personnes tributaires de la forêt. L’Equateur n’est pas en reste puisqu’il détient le triste record de disparition forestière du contient sud-américain: 1.89 % de superficie en moins chaque année, toujours selon la FAO. Plusieurs facteurs expliquent ce résultat, la présence de gisements de pétrole en terre forestière en est un (avec contre-exemple du renoncement du gouvernement équatorien à Yasuni). C’est face à ce triste constat que se positionne Latitud Sur dans son combat contre la déforestation en Equateur. Si, de son côté, le Pérou affiche des résultats moins alarmants (-0.22% chaque année), la tendance est toujours à la perte de superficie. Latitud Sur n’est pas moins sensible à la situation péruvienne et participe à des activités de reforestation cofinancées par le Fond Nicolas Hulot et Forestever. 2011, l’Année internationale des forêts La FAO a lancé cette année un grand mouvement visant à sensibiliser la communauté internationale sur les problématiques liées à nos forêts. Latitud Sur, conjointement avec Arutam, s’inscrit encore et toujours dans la vision portée par cette initiative à travers ces différentes actions, de la reforestation à la préservation de forêts primaires. Les chiffres -Infographie 1 : Une carte de l’Amérique du sud avec mis en perspective pour chaque pays l’évolution de l’étendue des forêts via un symbole agressif (tronçonneuse) plus ou moins gros selon l’évolution annuelle. Par ce biais, le problème de l’Equateur sautera aux yeux. -Infographie 2 : Une France coupé en quatre (superficie de la France divisé par 4 = 13 millions d’hectares) avec un des quarts mis en perspective (à l’intérieur le chiffre 13 millions). Une phrase dessous : « Chaque année, 13 millions d’hectares de forêts disparaissent. Chaque année, c’est l’équivalent d’un quart de la superficie de la France qui est réduit en poussière. » Les annexes : Annexe 1 : Communiqué de la FAO : Les chiffres précédents sous-estimaient le taux mondial de déforestation pour les années 90 FRA 2010, à l’instar de FRA 2005, n’a pas compilé directement de données sur les taux de déforestation car les pays qui disposent de ces informations sont peu nombreux. Pour FRA 2005, le taux de déforestation mondial avait été estimé à partir des changements nets de superficie forestière. Des informations complémentaires sur le boisement et l’expansion naturelle des forêts au cours des 20 dernières années ont maintenant permis de prendre également en compte la déforestation dans des pays où il y avait un gain net global de superficie forestière. En conséquence, l’estimation révisée du taux mondial de déforestation et de pertes dues à des causes naturelles pour la période 1990-2000 (près de 16 millions d’hectares par an) est plus élevée, mais aussi plus précise, que l’estimation faite pour FRA 2005 (13 millions d’hectares par an). Annexe 2 : Communiqué de la FAO : Une enquête mondiale par télédétection sur les forêts fournira des informations affinées sur les changements au fil du temps des superficies des grands types de forêts Les pays utilisent des systèmes de classification, des méthodes d’évaluation et des intervalles de temps de surveillance différents, d’où la difficulté d’obtenir des données homogènes sur les grands types de forêts qui chevauchent les frontières nationales. En collaboration avec les pays et des organisations partenaires clés, la FAO entreprend à l’heure actuelle une enquête mondiale par télédétection, basée sur un échantillonnage systématique concernant environ 13 500 sites dans le monde. L’enquête apportera des informations supplémentaires et plus homogènes sur la déforestation, le boisement et l’expansion naturelle des forêts aux niveaux régional et du biome pour la période 1990-2005. Les résultats devraient être disponibles pour la fin de 2011. Annexe 3 : Changement annuel de la superficie forestière par région, 1990-2010.
Source : FAO, FRA 2010 Florian Kunckler – Octobre 2011 |